SOLIDARITÉ, DIGNITÉ, VIOLENCE, MARGINALISATION, VISIBILITÉ, CRÉATIVITÉ, ALTERNATIVE…
Explorez plus d’un demi-siècle de luttes pour la reconnaissance des droits de divers groupes minorisés et faites la rencontre de celles et ceux qui ont mené ce combat. Découvrez également les nombreuses organisations qui revendiquent des droits égaux pour tous. Témoignages, affiches, photos et œuvres d’art engagées illustrent cette marche vers l’InterReconnaissance pour les femmes, les personnes handicapées, les personnes vivant avec un problème de santé mentale, celles issues de l’immigration, ainsi que la communauté LGBTQ+.
LES HISTOIRES DERRIÈRE L’HISTOIRE
La question des droits de la personne a profondément marqué l’histoire de la seconde moitié du XXe siècle. Depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en 1948, de nombreux États ont suivi l’exemple et se sont dotés de chartes reconnaissant les droits fondamentaux de leurs citoyennes et citoyens. Au Québec, la Charte des droits et libertés de la personne entre en vigueur en 1976. Mais les avancées légales ne sont qu’une facette de la lutte pour les droits. Depuis les années 1960, de nombreuses initiatives, organisations, alliances ont été créées pour défendre et promouvoir les droits des groupes minorisés. Malgré les différences entre ces groupes, ceux-ci partagent des expériences communes de stigmatisation, de marginalisation, de violence et poursuivent une même quête de visibilité, de dignité et de solidarité. Ils font également preuve de créativité et explorent des voies alternatives afin d’accéder à une pleine reconnaissance de leurs droits.
LA RECHERCHE
Le projet InterReconnaissance a d’abord été une recherche collaborative réunissant chercheur(e)s, étudiant(e)s et milieux communautaires, afin de recueillir des récits au sujet des principales luttes sociales et autour des droits des personnes minorisées. Deux cent trente acteurs témoins ont été sollicités afin de narrer leurs témoignages des luttes et des actions auxquelles ces personnes contribuèrent. Un grand nombre d’entre elles ont également mis à la disposition de l’équipe des traces de leurs actions sous la forme de documents, de vidéos, d’enregistrements audios, de photos, d’œuvres d’art ou d’objets. L’ensemble des témoignages et des traces a été inclus à une base de données afin de faciliter le travail d’analyse collaborative qui impliqua l’ensemble de l’équipe, tout au long de la démarche. Le livre InterReconnaissance que l’on retrouve sur le site fournit le détail de la démarche et de la composition de l’équipe. C’est de cette recherche qu’est née l’exposition InterReconnaissance, une mémoire citoyenne se raconte. Le canevas de ce que fut l’exposition est disponible dans cette section du site.
UN PATRIMOINE ORIGINAL
L’exposition présente une infime partie du vaste corpus de témoignages et de traces matérielles recueillis par l’équipe de chercheur(e)s du projet InterReconnaissance. Extraits d’entrevues, affiches, photos, documents, artefacts et œuvres d’art engagées illustrent la richesse de ce patrimoine original qui raconte les luttes pour la défense des droits de certains groupes marginalisés. L’exposition n’aborde pas les luttes pour la reconnaissance des droits comme une longue marche vers le progrès, mais tient compte des gains, des reculs, de la fragilité et des tensions de ces luttes, inhérentes au passé et au présent. Cette histoire citoyenne est mise en valeur dans chaque espace, à travers des témoignages vidéo de militant(e)s, des documents, des artefacts et des éléments iconographiques issus des cinq secteurs : LGBTQ+, femmes, handicaps, santé mentale et migration-refuge. Découvrez également la riche production artistique et culturelle ayant accompagné ces mouvements citoyens à travers une sélection d’œuvres d’art et de témoignages d’artistes.
UN PROJET D’ENVERGURE QUI S’EST POURSUIVI PAR UNE RECHERCHE-ACTION EN MÉDIATION CULTURELLE
L’exposition InterReconnaissance. Une mémoire citoyenne se raconte est issue du vaste projet qui réunissait, depuis 2011, des chercheur(e)s de trois universités québécoises. Leur objectif commun était de rassembler les voix et les traces des mobilisations autour de la question des droits des groupes minorisés au Québec lors des cinquante dernières années. De multiples rencontres avec des militant(e)s provenant de cinq secteurs (LGBTQ+, femmes, handicaps, santé mentale et migration-refuge) ont permis à l’équipe de recherche de constituer un vaste corpus de matériaux témoignant de certaines luttes pour la reconnaissance des droits, un volet important de l’histoire sociale du Québec.
Tout au long du projet, la proposition de l’exposition était présente à l’esprit des chercheur(e)s. Au début de l’exposition (2018-2020), une partie de l’équipe s’est mobilisée pour une nouvelle recherche visant à mieux comprendre et agir en milieu muséal, destinée aux publics marginalisés notamment les personnes en situation de handicap, d’immigration ou vivant une problématique de santé mentale. L’Écomusée du fier monde, partenaire de l’équipe, souhaitait également mieux comprendre ces publics pour améliorer ses pratiques. C’est dans ce cadre qu’un nouveau cycle de recherche (2019-2021) a vu le jour et qui a permis de développer des outils de médiation (visites adaptées), une action artistique participative (Traces, nos visages, sur ce site), ainsi que la production d’un guide à l’intention des musées et des milieux communautaires intéressés par la démarche « par et pour ». Tout ce travail collaboratif entre chercheur(e)s, médiatrices, artistes,intervenant(e)s et participant(e)s des milieux communautaires a été conduit sur le site même du musée, mais aussi en milieu communautaire. Un guide en est le résultat, Médiation culturelle, musées, publics diversifiés, et se trouve sur le site dans cette section.
Crédits